Distance totale : 300 km. Dénivelé positif : 18 000 m.
Un grand itinéraire d’une quinzaine de jours en bivouac du sud au nord des Alpes. Parfait pour le début de saison puisque la neige fond à mesure que l’on progresse, permettant ainsi de passer à de belles altitudes tout au long du parcours. Comme pour d’autres itinéraires sur ce site, on remarquera un certain tropisme pour l’Italie puisqu’une bonne partie de la randonnée y passe.
Pour les plus pressés, voici un condensé des meilleures étapes de l’itinéraire :
- Le deuxième jour, où nous avons relié Guillestre à l’Izoard, est un pur condensé de paysages alpins, de même que le passage aux fonts de Cervière
- La journée du val Troncea est un superbe condensé de montagne italienne !
- Le passage du col de l’Autaret (non, pas le Lautaret…) est un sacré souvenir de haute montagne
- Enfin, le parc de la Vanoise est un grand classique, mais on comprend pourquoi quand on y passe…
Un départ optimiste ; bivouac sauvé par les rongeurs
+ 750 m / – 50 m 9 km
Et nous voici partis à deux de Montdauphin-Guillestre en fin d’après-midi, fraîchement débarqués du TER provenance Marseille. Petit tour à la fromagerie locale pour nous ravitailler : la pancarte annonce une grande variété de fromages différents. Toutefois nous découvrons vite de quoi il retourne à l’intérieur : vache, brebis, chèvre, vache-brebis, brebis-chèvre… Je vous laisse deviner la suite ! Avec la bufflone et le yack en plus ils auraient pu faire un jackpot.
Quoiqu’il en soit, nos sacs sont désormais pleins à ras bord. Nous commençons la randonnée en montant à la citadelle de Montdauphin. Elle abrite un petit village à l’architecture toute militaire. Nous nous dirigeons ensuite hors des villages en direction du lac du Lauzet où est prévu le bivouac du soir. Toutefois, nous réalisons rapidement que prévoir 1000m de dénivelé en partant à 6h du soir avec des sacs de 20kg le premier jour est quelque peu optimiste.
En passant devant la cabane de bois Durat, nous cédons à nos estomacs criant famine et décidons de nous arrêter pour la nuit. Du rat, il y en a puisque la cabane est pleine de crottes de rongeurs. Toutefois c’est un bel endroit, juste à côté des cheminées de fée qui sont bien visibles depuis la vallée. Nous savourons avec plaisir notre premier repas de bivouac de l’année, tout en sachant bien que deux semaines et quelques de ce régime seront bien suffisantes jusqu’à l’an prochain !
Un second jour encore plus optimiste
+ 2200 m / – 1300 m 25 km
Le Lauzet et Furfande
Pour se tenir à notre programme initial, nous devons donc reporter 500m supplémentaires au second jour de marche. Nous décidons donc de partir de bonne heure et une franche montée nous permet d’atteindre rapidement le lac du Lauzet. Le sentier est très beau, j’ai toujours beaucoup aimé cette vallée de la Durance qui permet de passer d’une végétation presque méditerranéenne aux alpages. Le point de vue sur les Ecrins vaut le détour.
Nous mangeons une barre près du lac. Celui-ci aurait fait un endroit de bivouac idéal, dommage ! La suite de l’itinéraire nous amène dans la montagne de Furfande. C’est un alpage tout ce qu’il y a de plus typique avec jolies granges et grandes prairies. Comme nous sommes tôt en saison, nous y trouvons du lys orangé et de l’orchis vanille en pagaille.
Nous aurions bien pris une tarte aux myrtilles au refuge de Furfande mais malheureusement l’heure tourne et nous devons nous dépêcher. Nous passons le col de Furfande et redescendons par une vallée moins remarquable. La journée se fait longue et je commence à sentir la fatigue du deuxième jour !
Soir sur l’Izoard
Nous arrivons à Brunissard sur le coup de six heures. Petit arrêt au bar du village pour se prendre un petit remède aux herbes local (du genépi, quoi) afin d’attaquer la dernière montée de la journée. Lorsqu’on nous demande dans quel hôtel nous comptons dormir ce soir, et que nous répliquons que nous visons un bivouac au le lac de Souliers après l’Izoard, nous passons décidément pour deux fous furieux !
L’ultime montée est rude en effet, mais la lumière du soir sur la Casse Déserte en vaut la peine. Il n’y a plus personne même sur la route et nous profitons du paysage en silence. La dernière partie relativement plane nous amène au lac de Souliers vers les 20h.
Un renard culotté
L’endroit est parfait pour un bivouac mais les aventures de cette longue journée ne sont pas finies pour autant ! En effet, lors de notre repas nous voyons arriver un renard qui nous approche d’assez près. Nous admirons la bête et nous extasions sur sa familiarité, quand celui-ci saute sur le sac plastique contenant notre réserve de pain et se fait la malle avec ! Alors là, plus question d’admirer avec bienveillance la nature sauvage : ni une ni deux, nous nous précipitons sur la bête pour récupérer notre moyen de subsistance.
Mais bien sûr quatre pattes sont bien plus efficaces que deux fois deux ! Le renard nous distance vite sur la montagne, s’arrêtant de temps en temps pour fouiller à loisir dans le sac. Il finit quand même par s’en lasser (ou s’apercevoir que le pain n’est pas vraiment sa nourriture favorite ?) et nous laisse récupérer le sac. Nous devons alors retourner en vitesse au camp pour protéger tout le reste de la nourriture !
Durant tout le reste du repas, nous voyons le renard rôder autour de nous. Il doit être si affamé qu’il ne craint plus rien. Il ne cherche même pas à éviter les pierres qu’on lui lance. Une fois dans la tente, nous le voyons tourner et même tenter d’arracher les sacs sous l’auvent ! Nous décidons donc de dormir avec les sacs dans la tente intérieure et le renard se fait une raison. Nous ne le verrons plus revenir.
Le col de Péas, les Fonts de Cervière
+ 1500 m / – 1150 m 20 km
Nous avons passé une nuit paisible malgré ce début agité. Le spot de bivouac s’avère parfait pour le soleil levant ! Nous chaussons ensuite nos gros souliers pour aller à… Souliers (désolé, j’étais obligé de la faire). Descente à la fraîche dans une vallée plutôt plane, puis remontée après le petit village en direction du col de Péas. Nous parvenons au col pour midi, devant nous s’étend la vallée des Fonts de Cervière. Nous passerons juste aux Fonts sans nous engager plus avant dans cette vallée mais, y étant allé à d’autres reprises, je ne peux que vous conseiller le passage. C’est pour moi l’un des plus beaux coins de ce côté des Alpes. Une longue vallée peu passante en altitude, parsemée de chalets, de ruisseaux et de points de vue : que demander de plus !
Après une pause au refuge des Fonts de Cervière, nous voici repartis en direction du col du petit Malrif. Nous suivons le torrent de Pierre Rouge le long d’une vallée de carte postale. La dernière montée jusqu’au col est plus technique : la pente est constituée de caillasses glissant sur de la boue. On fait deux pas, on recule d’un !
Arrivés au col, surprise : il subsiste encore une grosse congère de l’autre côté, un peu trop verticale pour tenter la descente ! Hé oui, nous sommes encore à la fin du mois de juin. Nous contournons le névé par le côté et arrivons finalement au lac du Grand Laus. Nous bivouaquons sur un petit promontoire idéalement placé au-dessus du lac.
Randonneur cherche Abriès pour bivouac en Italie
+ 1200 m / – 1450 m 19 km
Le jour suivant démarre sous un temps maussade. Qu’à cela ne tienne, nous partons quand même de bonne heure puisqu’il ne pleut pas. Nous redescendons sur Abriès par un joli sentier bien fleuri. L’arrivée au village est parfaitement coordonnée puisque l’orage éclate ; nous le laissons passer tranquillement à l’abri d’un bar.
Puis c’est reparti, direction la frontière avec l’Italie au col de la Mayt. Le temps n’est toujours pas très souriant et nous essuyons un gros grain dans la montée. Une bergère se fend bien la poire en nous voyant passer avec tout notre matériel, d’après elle les ponchos de l’armée suisse étaient bien plus efficaces ! Matériel ou pas, le passage dans les hautes herbes après la pluie a complètement trempé mes chaussures. Depuis ce jour, j’ai appris la grande utilité des guêtres !
Le sentier qui monte au col de la Mayt a clairement une saveur italienne : c’est un tout petit chemin à peine marqué et encore moins emprunté. On est surpris de trouver encore une balise de temps à autre, nous indiquant qu’il existe bel et bien un chemin à cet endroit. Nous passons enfin le col et installons le camp dans un ancien baraquement militaire de l’autre côté. Clairement pas le meilleur bivouac du parcours, mais au moins on a le mérite d’être au sec malgré la pluie.
Le val Troncea
+ 850 m / – 1850 m 16 km
Le soleil nous accueille dès le matin, parfait pour faire sécher les chaussures trempées. Nous descendons le long d’un chemin peu marqué, il n’y a absolument personne. Nous devons même déchausser pour passer un torrent : pas de doute, on est bien en Italie ! Mais c’est un vrai plaisir de marcher dans des coins aussi sauvages. La végétation dans le fond de vallée est plus luxuriante aussi, on sent qu’on a changé de climat en passant d’une vallée à l’autre.
Nous arrivons de bonne heure au refuge de l’Alpe Plane et achetons un fromage (produit sur place) pour notre midi. Le fromage ayant l’air très appétissant, nous craquons et l’engloutissons en entier à 10h du mat’ ! On sent que notre corps s’est mis en mode consommation d’énergie maximale. On n’est jamais totalement rassasié lorsqu’on doit porter toute la nourriture sur son dos…
Nous montons ensuite rapidement au col clapis et faisons un petit détour par le Monte Appenna à presque 3000m. La vue sur les sommets avoisinants vaut le détour ! Devant nous s’étend le val Troncea, un parc naturel italien. Nous comprenons le pourquoi du parc en arrivant en fond de vallée : c’est tout simplement enchanteur, de grandes forêts jouxtent des prairies constellées de fleurs. Un bel endroit pour installer notre bivouac ! Nous plantons notre tente sous les arbres, c’est en fait la première fois que l’on dort aussi bas depuis le premier jour.
Grain sur le Morefreddo
+ 1100 m / – 1300 m 20 km
Passage de bon matin au joli refuge de Mulino di Laval afin de récupérer un troisième larron qui nous accompagnera durant quelques jours. On en profite pour manger un deuxième petit déjeuner : notre appétit n’a plus de limites ! Puis c’est reparti en direction du Monte Morefreddo. La montée est sans grand intérêt mais a le mérite d’être franche, et nous atteignons rapidement le sommet pour déjeuner au milieu d’un ancien fort militaire.
Nous nous hâtons ensuite de repartir car le temps se charge. Hélas, rien ne sert de courir : un bon gros grain éclate alors que nous amorçons le début de la descente dans la vallée de Fenestrelle. Du coup, je ne garde pas un souvenir inoubliable de cette partie de la randonnée.
Le soleil pointe à nouveau le bout de son nez lorsque nous sommes en bas de la pente. Que c’est bon de se sécher immédiatement après la pluie ! Nous profitons de cette éclaircie dans un sympathique alpage au-dessus de Laux. Puis nous terminons cette journée en nous rendant à Usseaux, joli village italien près duquel nous plantons la tente. Nous sommes installés sur d’anciennes terrasses de culture, cela nous change pas mal par rapport à nos précédents bivouacs mais c’est un endroit très agréable ! Pour compléter le tout, nous en profitons pour faire un petit restaurant à Usseaux. La civilisation, ça a du bon quelque fois !
Descente sur Suse, bivouac en plaine
+ 1400 m / – 2300 m 23 km
La première partie de journée s’effectue dans un agréable paysage de moyenne montagne. Nous passons d’un hameau typiquement italien à l’autre, tous accrochés à flanc de montagne. C’est vraiment très beau ! Nous montons ensuite jusqu’au colle dell’Orsiera, qui dispose d’une vue assez remarquable sur de nombreux sommets alpins. Mont rose, Viso, Argentera… Et bien sûr le Rochemelon qui nous fait face de l’autre côté de la vallée de Suse.
Nous pique-niquons à ce point culminant en admirant la belle descente de 2000m qui nous fait face. Hé oui, c’est sacrément bas Suse : 500m, et nous sommes à 2500 ! Commence alors l’une des descentes d’une traite les plus rapides de mon expérience de randonneur itinérant. Comme nous sommes en forme, nous avalons la descente en courant en moins de deux heures. Nous consentirons à nous arrêter près d’un torrent une fois en bas pour refroidir la machine. C’est qu’on a pris pas mal de degrés en bien peu de temps !
Le troisième larron reprend le train par la gare de Meana (direct pour la France, pratique !), et nous descendons trouver une vraie pizza italienne au centre de Suse. Ce sera l’une des plus grande déceptions de ce parcours : on nous sert un truc décongelé même pas digne de Buitoni ! De dépit, nous allons trouver une deuxième pizzeria pour sauver l’honneur. Et puis l’estomac ne dit pas non de toute manière.
Après ce copieux repas, il faut nous éloigner un peu du centre-ville pour le bivouac. La remontée d’une cinquantaine de mètres l’estomac plein à craquer afin de trouver un coin entouré de hautes herbes ne sera pas chose aisée.
Ça monte dur
+ 1900 m / – 700 m 16 km
Nous passons l’une des nuits les plus chaudes du séjour : à 500m en pleine canicule, ce n’est pas la même histoire ! Autant dire que nos sacs de couchages -5°C ne nous ont pas beaucoup servi cette nuit-là… La journée qui nous attend ensuite est simple à résumer : il faut sortir de la vallée de Suse, donc monter 2000m. Point barre.
A vrai dire, nous avions envisagé de monter sur le Rochemelon rien que pour l’exploit : 3000m d’un coup ! Mais le temps est maussade et ça ne vaut décidément pas le coup d’aller trouver les nuages en altitude. On se contentera donc des 2000m.
Aussitôt dit, (presque) aussitôt fait. Cela monte régulièrement en passant dans de jolis hameaux. On passe rapidement d’une chaleur humide et étouffante à un air plus respirable. Mais le temps reste brumeux et nous ne voyons jamais à plus de 100m à la ronde. Nous atteignons la crête et profitons d’un petit trou dans les nuages pour faire une sieste au soleil.
La sieste se prolonge et nous découvrons avec surprise qu’il est déjà 18h : l’heure tourne ! Nous descendons en vitesse au lac noir près duquel nous installons le bivouac. Un vrai bivouac alpin près d’un lac, ça fait plaisir après tous ces jours en basse altitude.
Le col de l’Autaret
+ 1500 m / – 1800 m 27 km
Nous commençons par redescendre au lac du Malciaussia. Comme pour beaucoup d’autres lacs de barrage, la couleur verte de l’eau est magnifique. La suite de la randonnée monte raide au col de l’Autaret, point auquel nous repasserons en France, direction la Vanoise. Mais il faut déjà y parvenir, à ce col : il est situé à plus de 3000m !
Et la dernière partie de l’itinéraire n’est pas facile en effet, puisque de nombreux névés subsistent en ce début de saison. Le lac de l’Autaret n’est qu’un grand bloc de glace. Depuis le col, nous avons une belle vue sur le glacier de Derrière le Clapier. Une jolie ambiance de haute montagne, ça fait plaisir ! Surtout que nous sommes parmi les premiers à faire ce chemin cette année…
Nous perdons pas mal de temps à passer quelques névés dangereux, et il faut ensuite nous dépêcher car nous avons rendez-vous à Bessans le soir même pour récupérer un autre randonneur. La vallée est très belle mais le temps se couvre et nous n’avons pas vraiment le loisir d’en profiter. En plus, la température s’est bien rafraîchie !
Nous parcourons rapidement la (longue) vallée d’Avérole pour finalement arriver à Bessans autour de 18h, avant que les magasins ne ferment. Manger quelques belles tranches de fromage et une tarte aux myrtilles fait du bien après cette longue étape de quasi-plat à allure forcée !
Nous récupérons notre troisième protagoniste et installons le campement non loin de l’Arc. L’eau est nettement moins fraîche qu’en haute montagne, c’est le moment idéal pour faire une bonne lessive.
Sur le tour de Haute Maurienne, bivouac en face des glaciers
+ 1100 m / – 500 m 17 km
Après une mise en jambe le long de l’Arc, la journée commence par une franche montée au refuge de Vallonbrun. La tarte aux myrtilles y est fameuse ! Vous remarquerez une certaine récurrence dans le choix du dessert… C’est près du refuge que l’on peut trouver les hameaux mythiques de la fesse d’en haut, du milieu et d’en bas. De quoi passer un bon moment lorsqu’on les découvre pour la première fois sur la carte.
Ensuite vient un très beau sentier balcon avec vue remarquable sur les glaciers de la Vanoise. En résumé, une journée calme et champêtre avec de beaux points de vue, de quoi nous reposer après la longue journée de la veille…
Malheureusement, le bivouac est interdit dans le parc de la Vanoise sauf à proximité des refuges. Donc, pour marquer le coup, on s’arrête pile à l’entrée du parc. On ne pourra pas nous dire qu’on est pas dans la loi… Et puis l’endroit est sensationnel : une jolie prairie d’altitude qui domine la vallée, juste en face du dôme de l’Arpont. L’un des meilleurs spots de bivouac de la rando !
Le parc de la Vanoise
+ 1150 m / – 950 m 22 km
Le lever ce matin-là est assurément le plus beau du séjour. Comme le temps était parfait, nous avons dormi à la belle étoile. Le réveil nous éveille pile à l’heure pour admirer le lever de soleil sur les glaciers, c’est splendide. Par contre, personne n’a envie de sortir de son sac de couchage : la température est glaciale, mon sac est givré en surface !
Après un petit-déjeuner plus que courageux (nous sommes à l’ombre et ne pouvons pas profiter du soleil levant), nous partons en vitesse pour le parc de la Vanoise. La vue sur la Grande Casse depuis Plan du lac est sublime, l’eau est lisse comme un miroir à cette heure. Comme nous avons du temps, nous décidons ensuite de faire un petit détour en direction du col de la Vanoise.
Nous croisons quelques bouquetins en chemin, il y a un troupeau très régulièrement à cet endroit. Nous cherchons désespérément de l’ombre pour le pique-nique et devons finalement renoncer. Le soleil tape dur et aucun arbre n’est à l’horizon !
L’après-midi, nous suivons le long vallon de la Leisse au pied de la Grande Casse. Comme j’étais en train de choper une insolation, je n’ai pas vraiment profité du paysage mais ce vallon est quand même particulièrement beau. On est vraiment dans un paysage de haute montagne tout en suivant des sentiers bien pépère !
Nous installons le bivouac au refuge de la Leisse (réglementation oblige), et nous en profitons donc pour prendre un repas au refuge. Ça ne fait quand même pas de mal, je dois dire !
Station versus bivouac
+ 500 m / – 800 m 17 km
La journée suivante démarre plutôt bien : nous passons le col de la Leisse, qui est encore bien enneigé. Comme le paysage est plutôt plat, c’est un vrai bonheur d’avancer dans les névés ! Nous tentons quelques descentes sur sac plastique mais ce n’est pas pratique avec les gros sacs.
Jusque-là, le chemin passait juste en-dessous des stations de ski de Tignes mais nous n’en avions même pas conscience. Toutefois, nous arrivons ensuite dans la station et c’est nettement moins joli. Les chemins sont tellement empruntés qu’ils sont totalement ravinés.
Nous quittons au plus vite la station en suivant le GR5. Nous passons le col du Palet d’où nous admirons la vue sur l’autre face de la Grande Casse : nous en avons bien fait le tour ! Puis nous redescendons en direction du lac de la Plagne. Encore une fois, nous plantons la tente pile à la sortie du parc de la Vanoise. Quels empêcheurs de camper en rond ceux-là ! Surtout quand on compare notre impact à celui de la station de ski toute proche…
Ça plagne pour moi
+ 900 m / – 1500 m 25 km
Depuis le lac de la Plagne, nous descendons en direction du refuge du Rosuel. Nous sommes entre deux grandes stations (la Plagne et Tignes) mais on ne s’en rend absolument pas compte. La descente est très jolie avec des vues sur cascades.
On descend ensuite la vallée du Ponturin. Il y a de nombreux villages mais ils sont agréables, on y traîne volontiers en prenant quelques photos. Enfin nous finissons cette grande descente à Landry où nous procédons à un échange de protagonistes à la gare locale.
Il faut ensuite remonter depuis le fond de vallée en fin d’après-midi et c’est une bonne suée. Nous passons le village de Valézan, tout en longueur le long de la pente. Puis une étape supplémentaire nous amène jusqu’à la chapelle Saint-Guérin où nous plantons la tente. Le paysage est constitué de grandes prairies vallonnées, qui n’ont pas été fauchées : c’est un lieu très agréable…
Dans le Coin, un bivouac d’Amour
+ 950 m / – 500 m 13 km
Nous remontons la sympathique vallée du refuge de la Coire. D’ailleurs, c’est un itinéraire que j’ai aussi fait en hiver ! Au refuge, nous constatons qu’il y avait une fontaine dont nous ne soupçonnions même pas l’existence en hiver, enfouie qu’elle était sous deux mètres de neige.
La suite est tout aussi sympathique mais pas inoubliable, c’est un grand alpage facile à remonter. Nous passons le col du Coin et plantons la tente peu après, au lac d’Amour. En plus du nom sympathique, cet endroit est absolument parfait pour le bivouac. La vue est imprenable et l’herbe plutôt douillette !
Sauce à la sauce
+ 1000 m / – 1450 m 20 km
De bon matin, nous suivons des alpages sur un sentier balcon avec vue sur le lac de Roselend. C’est joli mais sans plus je dois dire. Nous arrivons ensuite au refuge du plan de la Lai à temps pour un casse-croûte de refuge.
Le temps est maussade et nous mettons les affaires de pluie à portée de main, juste au cas où. Bien vu : une bonne pluie bien épaisse commence à tomber au col de la Sauce. Elle nous accompagnera sur toute la crête des Gittes jusqu’au refuge de la Croix du Bonhomme.
Dans le refuge, on s’aperçoit immédiatement que tout est dimensionné au tour du Mont Blanc : c’est immense et bondé ! Quand je compare aux petits sentiers italiens du milieu de séjour, je suis un peu nostalgique…
Nous continuons sous la pluie jusqu’au col du Bonhomme. Le temps ne s’améliore pas, nous poursuivons sans nous arrêter. Finalement, la pluie s’arrête lorsque nous arrivons à notre dernier bivouac près de l’abri du Plan Jovet.
Alors que nous mangeons, une brume jaune s’installe lentement dans le vallon. Peu après, nous essuyons un violent orage de grêle : l’abri fourni par la cabane est le bienvenu ! L’un de nous a même senti les cheveux se dresser sur sa tête. Plus de peur que de mal, ce sont les grands poteaux des lignes électriques voisines qui essuient la foudre. Nous retenons toutefois que ce n’est décidément pas une bonne idée de planter les tentes au sommet d’une colline en cas d’orage !
Heure de pointe
C’est déjà le dernier jour ! Nous descendons tranquillement en suivant le tour du Mont Blanc. Nous croisons un nombre invraisemblable de randonneurs, bienvenue sur l’autoroute ! Je ne peux que conseiller à tous ceux qui voudraient se lancer dans tel un tour d’abandonner cette idée. Jetez plutôt un oeil aux itinéraires que je présente sur ce site ;).
Nous passons le magnifique pont romain près du Nant Borrant et arrivons finalement à Notre-Dame de la Gorge, terminus tout le monde descend. Le bus des Contamines nous mène à la gare de Saint-Gervais d’où il est facile de repartir pour des destinations plus citadines. Plus qu’à attendre l’année prochaine pour de nouvelles destinations alpines !
Cet itinéraire vous a plu ? Vous avez des variations intéressantes à proposer sur les sentiers ? N’hésitez pas à en discuter dans les commentaires !
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