Un itinéraire de trois jours en hiver où l’on peut admirer à loisir ce massif particulier situé au nord de Grenoble. Nous avons en partie suivi le GR du tour de la Chartreuse. Fidèles à nos habitudes, nous avons choisi de dormir dans des cabanes de montagnes (aidés par le site refuges.info). Toutefois, il y a aussi quelques villages et auberges le long du chemin si vous êtes habitués au luxe d’un vrai matelas ;).
Jour 1 : le mont Granier et ses matefaim
+ 1400 m / – 200 m 14,5 km
Depuis la gare de Chambéry, prendre le bus jusqu’à Apremont. Passer ensuite dans une série de zones résidentielles jusqu’à entamer la montée vers le col du Granier. Ce n’est clairement pas la meilleure partie de la randonnée, mais il faut bien s’éloigner de Chambéry d’une manière ou d’une autre.
Les matefaim
La suite de l’itinéraire profite de panoramas sympathiques sur le mont Granier et les falaises attenantes. On passe dans la station de ski du Granier, mais celle-ci ne défigure pas le paysage. Il faut ensuite se diriger vers le village de la Plagne (pas la station bien connue !). Petite anecdote amusante : nous sommes arrivés assez tard au village, principalement parce que nous nous étions un peu perdus après la station de ski. En avisant l’auberge du village, nous avons eu la tentation d’y prendre le repas voire une chambre. Aussitôt dit, aussitôt fait : nous voilà attablés et le patron nous apporte une spécialité locale, les “matefaim”.
Il nous ramène une assiette remplie de beignets frits à l’huile, sans rien d’autre. Un peu dans l’expectative, nous grignotons quelques beignets en attendant de voir si la suite se révèle plus prometteuse. Peine perdue : suit une deuxième assiette, une troisième… jusqu’à ce que l’on demande expressément à ce que cela cesse ! Un moyen de se remplir rapidement l’estomac, d’accord, mais franchement pas très bon… Passablement refroidis par ce dîner décevant, nous levons le camp aussi vite que possible. Après quoi nous repartons à la frontale en direction de la cabane où nous avions initialement prévu de dormir. Monter la pente raide de nuit l’estomac plein de graisse de friture fut un moment éprouvant !
L’Alpette
La cabane de l’Alpette est assez grande et par conséquent difficile à chauffer. Mais en arrivant nous avons eu la surprise de découvrir qu’il y avait une sacrée ambiance à l’intérieur : une bandes d’amis de l’association tous à poêle était venue y passer la nuit ! Cette association se propose de restaurer les cabanes non gardées et en particulier leurs poêles, très utiles en hiver. Je ne peux que les féliciter pour cette initiative bienvenue ! Par contre, je dois dire que nous avons plutôt fait office de mauvais convives car, la fatigue de la journée aidant, nous nous sommes endormis presque immédiatement malgré la fête en cours…
Jour 2 : sur le GR du tour de la Chartreuse
+ 650 m / – 1100 m 17 km
Depuis la cabane, nous suivons directement le GR9 (tour de la Chartreuse) qui monte tranquillement en direction du pas de l’échelle. Le paysage est superbe, on se sent dans l’ambiance de ce massif très rocheux. Du col de l’échelle, on a une belle vue sur les sommets avoisinants et notamment le Mont Blanc.
Nous sommes ensuite redescendus en direction du cirque de Saint-Même. Il aurait sans doute été bien plus intéressant de continuer à suivre le GR du tour de la Chartreuse, mais l’un d’entre nous devait repartir le soir même depuis Saint-Pierre de Chartreuse. Le village de Saint-même est très joli, mais la longue portion de route qui suivait était moins intéressante. Arrivés à Saint-Pierre d’Entremont, nous avons fait du stop pour rejoindre Saint-Pierre de Chartreuse. Une fois n’est pas coutume, nous sommes tombés sur un charmant conducteur qui a fait un détour pour nous amener à destination. On est bien à la montagne !
Depuis Saint-Pierre de Chartreuse, nous avons continué à trois pour terminer la traversée du massif. Encore un long passage sur route jusqu’à Brevardière pour nous amener jusqu’à un sentier remontant en altitude. Il commençait à se faire tard, aussi avons-nous allumé les frontales pour la dernière partie de la randonnée. C’est lors de cette randonnée que j’ai pris goût à randonner la nuit dans le silence de l’hiver, où seul le crissement de la neige sous les raquettes se fait entendre.
Nous avons fini par rejoindre la cabane du Pleynon, qui heureusement était vide (elle n’aurait pas pu accueillir beaucoup de monde en plus de nous trois). Le poêle était bien plus efficace qu’à l’Alpette, un vrai bonheur lorsqu’on arrive d’une grosse journée !
Jour 3 : la crête du Saint-Eynard
+ 300 m / – 800 m 11 km
Cette dernière journée est la plus facile des trois, mais aussi la plus panoramique. Depuis la cabane, nous sommes montés vers le col de la Faita. Puis nous avons suivi la crête du Saint-Eynard durant toute la journée, grâce à un magnifique chemin qui longe la falaise sur toute sa longueur. On a l’impression de voler au-dessus de la vallée de l’Isère !
Bien trop vite à mon goût, nous avons atteint le fort du Saint-Eynard, depuis lequel on peut descendre rapidement jusqu’au col de Vence. De là, il est possible de prendre un bus pour Grenoble. Histoire de faire un dernier restaurant de montagne avant de rependre le train !
Si vous avez aussi traversé la Chartreuse en hiver, notamment en suivant un parcours plus ‘logique’ sans redescendre faire des kilomètres en vallée, n’hésitez pas à l’indiquer dans les commentaires !
0 commentaire