Vous trouverez sur cette page mon récit du tour de la Civetta, effectué en octobre 2023. La Civetta est un remarquable sommet à 3220m dans les Dolomites, près de Belluno en Vénétie. Son versant nord-ouest est une longue falaise continue de près de 7km de longueur, sur une hauteur allant jusqu’à 1200m. Cela lui donne une forme immédiatement reconnaissable.
Cet itinéraire sur 2-3 jours fait le tour complet du massif, en partant du refuge Monte Pelmo derrière Pecol. Très honnêtement, c’est l’un des plus beaux coins des Dolomites: on y ressent pleinement ce contraste incroyable entre une végétation dense et des prairies d’un vert saisissant d’une part, et un univers minéral fait d’immenses parois d’autre part. Les deux étant juxtaposés dans une symphonie de couleurs.
Comme d’habitude, j’ai choisi la tente pour parcourir ce tour de la Civetta avec une flexibilité maximale. Le bivouac est toléré dans la plupart des coins de montagne en Italie, du moment qu’on est suffisamment loin de la civilisation. Et dormir seul en face des imposantes parois dolomitiques n’a pas de prix !
L’itinéraire passe par des chemins assez bien tracés, mais pas forcément tous balisés. Le fichier gpx peut être assez imprécis car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain).
Tour de la Civetta, jour 1 : Forcella Coldai
+ 750 m / – 250 m 8 km
Nous partons du parking à côté du rifugio Monte Pelmo, en milieu d’après midi, un peu plus tard que prévu. On suit tout d’abord une piste 4×4 à côté des remontées mécaniques. Dit comme cela, ça n’a pas l’air très glamour, mais la vue sur les sommets voisins et les forêts de pins sont déjà magnifiques.
On arrive à côté d’un bâtiment agricole avec une fontaine, utile pour faire une provision d’eau avant la montée. On monte ensuite un chemin en lacets et le panorama est tout simplement superbe. Le Monte Pelmo se dévoile juste derrière, tandis que la Sella apparaît au loin. Le tout avec de l’herbe très verte et de grandes forêts de pins. L’essence des Dolomites, quoi.
On passe ensuite rapidement le refuge Coldai pour atteindre le col du même nom. De là, le panorama est encore une fois enchanteur. La lumière de fin de journée descend sur le lac Coldai, devant la vallée de Alleghe. On reprend notre souffle un instant mais il faut continuer le tour de la Civetta car le soir tombe.
Nous passons sur la gauche du lac, puis le sentier descend tranquillement le long de la paroi de la Civetta. Il se fait tard, on est en octobre et partis plus tard que prévu : il va falloir s’arrêter avant l’étape initialement prévue.
Nous trouvons un joli coin de bivouac dans un petit replat avec un portique en bois. Le repas du soir face aux lueurs du couchant sur la paroi massive de la Civetta est un régal (et je ne parle pas des pâtes sauce tomate, hein).
Jour 2 : il Van delle Sasse
+ 1350 m / – 1200 m 17 km
Nous partons au lever du soleil dans un air humide mais ensoleillé. La lumière filtre à travers des bancs de brume et éclaire la végétation dense. Le chemin est assez plat et permet de profiter complètement du paysage sensationnel. Nous passons il pian della Lora, point initial prévu pour le bivouac.
Le chemin est toujours relativement plat. Nous contournons l’imposante Torre Venezia pour arriver au rifugio Vazzoler. Le refuge est fermé en octobre, nous reprenons quelques réserves d’eau pour affronter la montée suivante.
Nous laissons la piste peu de temps après le refuge pour commencer la montée proprement dite. Le chemin est petit mais bien tracé, il passe au milieu de la végétation assez dense (rhododendrons, pins noirs). On voit tout au long de la montée la Torre Trieste, elle aussi vraiment massive.
Nous arrivons ensuite au Van delle Sasse, qui porte bien son nom : du caillou à perte de vue. On voit le chemin qui part vers le sommet de la Civetta, mais nous ne le suivons pas et allons vers la forcella delle Sasse. Je me rends compte que nous sommes bien en retard sur le programme et qu’il va être difficile de boucler le tour de la Civetta en deux jours. Les journées d’octobre sont courtes…
Nous descendons dans le pierrier, raide mais sans difficulté. Puis nous suivons un chemin en bordure de falaise. C’est très beau aussi mais nous devons presser le pas, donc nous n’en profitons pas trop. Il y a encore une sacrée distance à faire pour au moins atteindre le refuge Coldai.
Le soir tombe et on commence à ne plus voir très clair… C’est le moment idéal pour faire la partie la plus technique de la rando ! En effet, une descente raide le long de rochers nous attend, avec un câble par endroit. Ce n’est pas très difficile mais c’est une surprise peu agréable en tout fin de journée. Enfin, nous ne sommes pas les seuls à nous être fait piéger, un autre groupe est avec nous.
Nous arrivons finalement au refuge à la frontale. Pas question de redescendre jusqu’à la voiture maintenant. Le problème c’est que le refuge est officiellement fermé à cette date… Nous allons voir à l’intérieur, il y a des gens mais nous nous faisons refouler. On demande si au moins on peut planter la tente à côté, ils nous donnent leur bénédiction.
Nous sommes 3 tentes à côté de l’héliport… Au moins on a de la compagnie ! Mais nous n’en profitons pas tellement, la fatigue est telle que nous nous endormons aussitôt.
Fin du tour de la Civetta
+ 0 m / – 600 m 4 km
Nous nous levons aux aurores, plions vite fait la tente et redescendons par le même chemin que nous avons parcouru le premier jour. Ce faisant, nous admirons le soleil se lever sur la Civetta… C’est un panorama qu’on ne risque pas d’oublier de sitôt.
Nous finissons au parking du refuge Monte Pelmo, un jour plus tard que prévu mais la tête pleine de souvenirs exceptionnels.
Ce récit vous a plu ? N’hésitez pas à consulter mes autres itinéraires !
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