Distance totale : 54 km. Dénivelé positif : 4157 m.

Découvrez mon récit de mes trois jours de trek autour du Gran Sasso, cette montagne italienne bien connue qui est le point culminant des Apennins, dans les Abruzzes. Paysages très sauvages et grandes étendues herbeuses et venteuses à la clé ! Un des moments les plus marquants du trek, selon moi, est la vue sur Campo Imperatore, cet immense alpage suspendu à 1700m d’altitude : un paysage si unique qu’on ne l’oublie jamais.

Nous avons suivi notre propre itinéraire, passant parfois sur des sentiers peu tracés. Le fichier gpx peut être assez imprécis car dessiné manuellement (non relevé sur le terrain). Le départ comme la fin du trek sont accessibles en bus depuis l’Aquila. Nous avons effectué le trek début juin, et c’était en fait un peu tôt pour la saison : il restait de nombreux névés et nous n’avons pas pas aller au sommet du Gran Sasso à cause de la neige. Ceci dit, les sommets enneigés ont donné de spectaculaires photographies.

Comme d’habitude, nous avons choisi la tente pour parcourir ce trek du Gran Sasso avec une flexibilité maximale. Le bivouac est toléré dans la plupart des coins de montagne en Italie, du moment qu’on est suffisamment loin de la civilisation. Et dormir dans les alpages fleuris des Abruzzes est envoûtant !

Trek du Gran Sasso, jour 1 : de Arischia aux hauts plateaux

  + 1750 m / – 450 m       19 km

Nous partons frais et chargés du village de Arischia, après un départ aux aurores dans le Flixbus depuis Rome. En passant devant les maisons, on bavarde un peu avec les locaux. On voit ainsi que la rando n’est pas trop dans les coutumes locales : “Où vous allez avec ces gros sacs?” “Vers le Gran Sasso !” “Vers le Gran Sasso? Mais prenez la route !”

Premiers alpages sur le trek du Gran Sasso

On s’élève rapidement derrière le village, le long d’un grand chemin. La vue se fait plus ouverte, on distingue des sommets voisins, au loin la Majella et les monts Sibillini. On est en juin mais un vent frais souffle, il ne fait pas si chaud en altitude. Une source le long d’un torrent (dénommé Nocicchia sur la carte) nous fournit un premier ravitaillement en eau.

Nous arrivons à un premier plateau herbeux, que nous traversons. Le chemin n’est pas bien marqué et nous préférons globalement tracer à travers champ, la direction n’est pas compliquée à suivre. Une fois la route traversée, il faut faire à nouveau une belle montée. Au col, un troupeau de chevaux en liberté nous attend.

Chevaux sur la crête
Premiers aperçus des sommets !

Le paysage est toujours herbeux, mais on sent qu’on commence à arriver dans une zone de haute montagne. Les sommets voisins sont impressionnants, on aperçoit les premières neiges. Nous continuons un chemin bien panoramique le long de la crête.

Nous arrivons finalement au pizzo di Camarda, point culminant de la journée. On voit le Gran Sasso tout blanc face à nous, c’est magnifique. Je ne m’attendais pas à un paysage aussi alpin dans les Apennins !

Première vue du Gran Sasso
Bivouac de rêve sur le trek du Gran Sasso

Nous redescendons finalement de la Sella delle Malecoste par un petit chemin raide en pierrier. En bas, il y a un endroit idéal pour planter la tente, quelques carrés d’herbe entre pierres et névés. Sensation de haute montagne garantie!

Jour 2 : le Pizzo d’Intermesoli

  + 1600 m / – 1700 m       16 km

Le vent a soufflé au matin, nous empêchant de dormir à cause de la tente ballottée en tous sens. Nous partons donc tôt, passons la Sella Falasca. Un chamois nous épie de loin lors de la descente. Nous effectuons un petit détour en aller-retour pour aller à la source del Venacquaro, car nous sommes à sec. A notre doite, le versant nord de la montagne est encore bien sous la neige.

Versant nord
Le Gran Sasso émerge

Nous remontons ensuite pour arriver à la Sella Dei Grilli. De là, comme il est désormais clair que nous ne pourrons pas aller au sommet du Gran Sasso à cause de la neige, nous décidons de nous rabattre sur un autre sommet proche : le pic d’Intermezzoli. Le chemin est peu tracé et un peu raide par endroits, surtout dans les pierriers. Mais il ne présente pas de grande difficulté.

Depuis le sommet, la vue sur le Gran Sasso lui-même est époustouflante. Malheureusement celui-ci attire les nuages, nous ne le voyons donc pas aussi bien que le matin. Nous redescendons le pierrier et mangeons un picnic bien mérité au col.

Descente du pierrier
Le Pizzo d'Intermesoli, sur le trek du Gran Sasso

Nous passons une autre vallée, cette fois au pied du Gran Sasso. L’impression de solitude et de haute montagne est toujours aussi intense, il n’y a presque personne. Il faut passer un gros névé pour arriver au col de la Portella, heureusement peu raide.

Nous suivons ensuite un superbe sentier panoramique pour arriver au refuge Duca degli Abruzzi. Malheureusement le refuge est fermé, et nous n’avons plus d’eau. Il nous faut donc redescendre jusqu’à la route pour trouver une fontaine.

Le refuge Duca degli Abruzzi devant Campo Imperatore
Gran Sasso face Sud

Après quoi nous repartons en fin d’après-midi, les jambes un peu fatiguées par tout le dénivelé parcouru. Nous nous dirigeons vers le Monte Aquila en passant juste au pied du Gran Sasso. La lumière de fin de journée sur la montagne déserte est époustouflante…

Depuis le Monte Aquila, nous suivons la crête. Un peu de neige au début nous fait craindre des difficultés car la crête est étroite, mais finalement le chemin redescend rapidement et la neige disparaît. Un autre paroi verticale du Gran Sasso nous apparaît dans toute sa splendeur lors de notre progression.

Gran Sasso face Est
Tente et lever de soleil sur la mer !

Finalement, nous arrivons fourbus à un endroit moins raide où nous attend un petit replat herbeux fréquenté par un chamois peu timide. C’est un endroit idéal pour notre tente, avec une vue majestueuse sur tout le Campo Imperatore.

Jour 3 : Campo Imperatore

  + 650 m / – 1550 m       18 km

Nous partons sous un glorieux soleil pour traverser le fameux Campo Imperatore. Le chemin zigzague dans la plaine fleurie, avec en arrière-plan le sommet minéral du Gran Sasso. Cette étape plate est l’occasion pour se reposer les jambes après le dénivelé de la veille.

Gran Sasso au matin
Gran Sasso et Campo imperatore

Mais nous reprenons ensuite bien vite de la hauteur le long des collines qui dominent le Campo Imperatore. C’est encore une fois très panoramique et sans difficulté.

Nous finissons par redescendre de nos hauteurs à contrecoeur, laissant dernière nous ces paysages sublimes. Le chemin descend le long d’un petit torrent, la chaleur va en augmentant au fur et à mesure de notre descente. Nous arrivons finalement à la route puis à Fonte Cerreto, où nous attend un bus pour rentrer directement à l’Aquila. Que de beaux souvenirs dans la tête !

Ce n'est qu'un au revoir...

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Photagne

J'ai commencé la photographie en 2015 lors d'un voyage à Hawaii. Depuis lors, je me consacre à la photographie de paysages lors de mes nombreux treks en montagne.

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